Le tunnel de lave de la Coulée 2004 du Piton de la Fournaise

Tunnels de lave Coulée 2004 (3)

HISTORIQUE  DE LA COULÉE 2004 ET DES SON TUNNEL DE LAVE

Quelques semaines après l’arrêt de l’éruption de mai 2004, le gonflement du Piton de La Fournaise reprend, indicateur d’un réveil prochain du volcan. Il est à noter que cette tendance à l’inflation des cratères sommitaux est permanente depuis le début de l’année 2003, aussi il n’est pas étonnant que les périodes de repos du volcan ne dépassent guère 3 à 4 mois.

Vers la mi-juillet l’augmentation de l’activité sismique confirme que l’éruption prochaine devrait intervenir avant la fin août. L’Enclos du volcan est fermé le 12 août dans la soirée et la nouvelle éruption débute un peu avant 3 heures du matin, le 13 août, un vendredi, d’où le surnom de  » l’éruption du vendredi 13  » donné par les journalistes.

Précédée d’une crise sismique de 25 minutes, une fissure s’ouvre dans le cratère Dolomieu, elle se prolonge par une longue fissure sur le flanc Est du volcan jusqu’à 1900 mètres d’altitude.

Dans la soirée du 13 août les fontaines de lave se concentrent entre 2100 et 2200 mètres d’altitude, un cône se construit, le front de coulée stagne vers 1300 mètres.

Les jours suivant les fontaines faiblissent , le 16 août, seul un dégazage est visible, mais les coulées très fluides restent actives entre 1800 et 1300 mètres.

Le 18 août au matin, un lac de lave se met en place, durant quelques heures, à l’intérieur du cône construit les premiers jours. Les laves toujours très fluides se tunnelisent rapidement.

Cette mise en place de tunnels permet à la lave de s’écouler sans se refroidir, aussi le front de coulée progresse rapidement dans les  » Grandes Pentes  » pour atteindre la route côtière baptisée désormais la  » Route des Laves  » le 22 août.

La lave lézarde ensuite dans la forêt avant d’emprunter le lit d’une petite ravine et d’atteindre l’océan un peu avant l’aube le 25 août, ayant parcouru près de 10 kilomètres.

Ce premier bras de coulée édifie rapidement une banquette littorale.

Le 29 août, un second bras de coulée, situé un plus au Sud, se dirige vers la mer qu’elle atteint un peu avant minuit dans une zone de falaises surplombant l’océan, un spectacle saisissant.

Dès la fin du 30 août commence au bord du platier en cours de construction une nouvelle activité due à l’intrusion de l’eau de mer dans le tunnel de lave situé sous la plate-forme. De spectaculaires explosions, des panaches de cendre caractéristiques d’une éruption magmato-phréatique vont construire 2 petits cônes, un petit lac de lave est même observé pendant une heure au cours de la nuit du 31 août au 1er septembre.
Cette activité inhabituelle est une première depuis que l’homme s’est installé à La Réunion au 17ème siècle.

L’activité cesse brusquement le 2 septembre dans la soirée,

mais reprend à la surprise générale 3 jours plus tard. Une lave incroyablement fluide émerge d’un tunnel vers 1800 mètres d’altitude, coulant à près de 50 kms / heure et noyant une partie du flanc Est de l’Enclos sous un tapis argenté, un spectacle d’une incroyable beauté.

Le jeudi 9 septembre, cette 2ème phase stoppe à nouveau, mais l’activité reprend en douceur le week-end suivant. Cette 3ème phase se prolonge jusqu’au 3 octobre, marquée par de faibles coulées, des projections occasionnelles et la construction d’un petit hornito à 2200 mètres d’altitude vers la fin du mois de septembre.

Cette éruption est la plus fertile en rebondissements que le Piton de La Fournaise ait connue depuis plus d’un siècle, une éruption exceptionnelle qui restera longtemps gravée dans les mémoires de ceux qui ont pu l’approcher.

source: http://www.alaingerente.com/histoire5.html

Sortie spéléo tunnels de lave urbeez réunion (3)

Le tunnel de lave de tous les records

le relevé topographique de tunnel de lave de la coulée d’août 2004  est en court.

Ce tunnel a été découvert par Patrick Pegoud (agent de l’ONF) en 2005 puis exploré par la suite par une équipe de spéléologues amateurs

les premières évaluations effectuées à l’aide d’un GPS (système de positionnement par satellite) fournissent des données a priori assez fiables sur ses dimensions. Les longueurs données ci-dessous sont d’ailleurs plutôt nettement inférieures à la réalité car elles ne tiennent pas compte des (nombreux) méandres du tunnel dans son parcours souterrain, ni des multiples bras secondaires qui se rejoignent, voire se superposent. Elles procèdent de la simple addition des distances entre des points correspondant à des regards dans le toit du tunnel tout au long de son parcours.

coulée 2004 branche nord

coulée 2004 google

tunnel du dimanche topotunnel du dimanche google

-  LE PLUS LONG. Le tunnel de lave de la coulée d’août 2004 est désormais le plus long connu à ce jour à la Réunion, avec un développement d’au moins 2 300 mètres (actuellement les relevés approchent 6,5kms) en continu explorés, auxquels il faut ajouter 350 mètres supplémentaires immédiatement en amont, une brève obstruction empêchant cependant la jonction. Il est vraisemblable que le tunnel se prolonge dans les Grandes pentes plus en amont encore.

-  LE PLUS FORT DENIVELÉ. Le tunnel s’étage entre 300 mètres d’altitude et la falaise littorale du Grand-Brûlé, soit presque autant de dénivelé, un nouveau record également. Et même près de 350 mètres si l’on tient compte de la totalité de sa longueur repérée pour l’instant.

-  LE PLUS LONG « TRONÇON AVEUGLE ». Le tunnel de la coulée d’août 2004 comporte aussi le tronçon « aveugle » le plus long connu, avec 1 400 mètres sans qu’aucun regard dans la voûte ne permette de voir le jour. Claustrophobes s’abstenir.

Les précédents records étaient détenus par deux autres tunnels qui présentent toutefois de nombreux effondrements de surface et regards, rendant moins spectaculaires leur caractéristiques pourtant déjà remarquables.

-  La caverne Bateau, à la Plaine-des-Cafres offrait jusqu’à présent le plus long développement connu et exploré, avec 1 910 mètres de longueur. Encore faut-il savoir que ce chiffre provient de l’addition des longueurs de toutes les branches de ce qui est en fait un réseau de galeries qualifié d’assez labyrinthique. Si l’on ne tient compte que de sa partie la plus longue, le développement de ce tunnel tombe à … 800 mètres.

-  Le tunnel de la coulée de Citrons-Galets, à Saint-Philippe (680 mètres de longueur) présentait jusqu’alors le plus fort dénivelé, avec 94 mètres.

Des projets d’aménagement en vue d’une ouverture au tourisme, comme à Hawaii par exemple, existent pour ces deux derniers sites. Lancés respectivement par le conseil général et le conseil régional depuis plusieurs années, ils n’en finissent pas d’aboutir, en dépit du financement de multiples études.

Traversé intégrale des tunnels de lave (10)

Plus de photos sur http://tunnels-lave-reunion.com/

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